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Le Boson de Higgs : un grand pas pour le Geek

Comme tout le monde vous avez sûrement déjà scruté les étoiles dans l’espoir de comprendre ce qu’il pouvait bien se passer au-delà de l’infini. Puis ensuite regardé sous vos pieds en désesperant, dans l’exploration de l’infiniment petit, de ne pas trouver la chaine reliant tout ça comme une évidence. Parfois, on se dit que l’univers n’est rien d’autre qu’un clash d’allumette qu’un géant vient d’enflammer pour se faire un barbecue, que nous ne sommes que des microbes dans une de ces étincelles, alors que les atomes que nous nous observons recèlent peut être à une échelle encore plus petite d’univers complets avec formes de vies et consciences… gros trip quoi !!!

Depuis Mardi 4 juillet 2012, le Boson de Higgs, vieille théorie de 1964 lancée par le britannique dont elle porte le nom, est passé du stade suppositoire (pas pu m’empêcher, désolé O°__°O) à l’état de reconnaissance officielle. Certes, on ne joue toujours pas avec et ça n’est pas demain que l’on aura accès aux Legos subatomiques. Mais qu’elle avancée ! Alors quand je lis qu’un certain Stephen Hawking trouve cette officialisation tout à fait relative et non euphorisante, j’ai de grosses envies de balancer mon maousse Q.I. de moule à la gueule de tous les paraplégiques en fauteuil motorisé.

Non Môssieux Hawking, cette découverte n’est pas juste un aboutissement de la mission LHC. Hormis le fait qu’il est formidable de voir confirmée la théorie de l’élèment qui donne à l’énergie sa densité, nous autre geeks et divers fans de numerique sommes relativement excités à l’idée des autres avancées qu’elle implique, notamment au niveau des processeurs.

Une vieille loi des années 1970 avait imposé un théorème aussi fataliste pour nous que pour les fabricants de micro-processeurs. En effet, selon la loi de Moore les processeurs étaient condamnés à atteindre une limite dans leur puissance liée au nombre maximum de transistors qu’on pourrait faire tenir dans une surface donnée. « Le mur » tel qu’on le dénomme est géré par 2 facteurs. Le premier est évident puisque basé sur l’économique : la technique photolithographique utilisée pour graver nos puces est extêmement onéreuse et l’on estime que les investissements nécessaires à augmenter le nombre de transistors implantés doublent tous les 4 ans (loi de Rock). Si l’on suit bêtement les courbes, autour des années 2020, l’intégralité des ressources économiques de la planète ne suffira plus à financer la construction d’une usine capable de produire la puce planifiée.  D’un autre côté, c’est la physique qui nous limite, car pour faire tenir d’avantage de transistors sur une même surface, nous en viendront à friser l’échelle atomique. A ce niveau, si le schéma en lui-même fonctionne encore, c’est un autre phénomène qui vient brouiller la fiabilité de nos processeurs dans ce cas : la résonance atomique. Pour faire plus simple, il est probable qu’un transistor puisse être induit en erreur par ses voisins et ne tienne pas son état 0 ou 1 par cause d’interférences vu la petitesse de l’échelle.

Le Boson de Higgs nous ouvre ici une nouvelle voie, car il est désormais possible d’envisager d’intervenir au niveau du contrôle de ce liant qui donne poids à l’énergie. Sommairement, le Boson est un substrat de l’élèmentaire qui permet d’attribuer une densité à l’énergie, la transformant ainsi en matière. Pouvoir le contrôler aboutirait non seulement à pouvoir génerer à la demande des materiaux complexes, voir inédits, mais aussi réguler l’état de ce qui semble source de tout ce qui est créé autour de nous : l’énergie. Transcrit dans le monde numerique, ce concept reviendrait à pouvoir interagir non pas avec un antique système équivalent aux relais tel que le font actuellement les transistors qui s’ouvrent (1) ou se ferment (0) tel des robinets, mais directement avec l’énergie qui parcoure les circuits d’une machine (grossièrement, énergie pure à 1, état consistant à 0). Le rêve de « l’ordinateur quantique pur » devient alors une réalité, même s’il faudra encore attendre trés longtemps avant que l’homme ne puisse placer son contrôle à cette échelle là ! Le transistor cédera donc sa place à une nouvelle forme d’élèment de base dans les processeurs, intégralement géré par du photon (pure énergie) habillé de Bosons (« densifieur »), bien plus rapide et réactif qu’un courant électrique manipulant matière et atomes entiers. ^^

La Loi de Moore deviendra ainsi obsolète si cette technologie réussit à passer le cap du prototype et devenir commercialisable à grande échelle.

Alors Stephen, ne retiens pas ta joie et lache une contraction de bonheur, imaginant ce qu’une telle puissance processeur pourrait offrir à ton système de saisie et ta synthèse vocale. Les Tera-Flops deviendront aussi ridicules que les 6MHz des première machines populaires de 1980…

… juste un détail : nous serons probablement tous morts d’ici là ;)).

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